Aujourd’hui, nos fichiers voyagent plus souvent par le cloud que par clé USB. Un rapport à envoyer à un collègue installé à l’étranger, une vidéo de famille à partager avec quelqu’un à l’autre bout du pays. Ou simplement un gros dossier à transmettre sans attendre… on a tous déjà été confrontés à ce besoin. Alors, le réflexe est toujours le même : Dropbox, WeTransfer, Google Drive. Ces noms reviennent comme des évidences. Pour ce qu’ils vont faire de nos données, ça on n’en sait pas exactement. Contrairement à Wormhole qui affirme que vos fichiers ne sont accessibles qu’à vous et à la personne à qui vous choisissez de les envoyer. Nous l’avons donc testé et voici ce que nous pensons de ce service de transfert.
Wormhole, un outil pensé pour vos données et rien d’autre
Pour comprendre Wormhole, il faut d’abord revenir à un constat que beaucoup partagent. La plupart des services qu’on utilise au quotidien, tels que Dropbox, Google Drive, WeTransfer, chiffrent certes nos données, mais gardent aussi la clé. Autrement dit, vos fichiers paraissent verrouillés… mais quelqu’un d’autre peut toujours les ouvrir. Et ça, il faut bien l’avouer, ce n’est pas très rassurant.
C’est justement pour répondre à ce problème que Feross et John, deux développeurs bien connus dans le monde open source, ont lancé Wormhole. Leur idée était claire : créer un outil où la confidentialité ne serait pas une option que l’on active dans un coin des paramètres, mais la règle de base. Ici, tout est pensé pour que vous restiez le seul maître de vos données. Concrètement, vos fichiers sont chiffrés de bout en bout. La clé ne quitte jamais votre appareil et n’arrive jamais sur les serveurs. Même Wormhole n’a aucun moyen d’ouvrir ce que vous partagez.
Et bien sûr, la sécurité n’était qu’une partie de l’équation. Il fallait aussi que le service soit pratique et rapide, parce que personne n’a envie d’attendre des minutes entières pour envoyer un simple document. C’est pour ça que Wormhole génère un lien en quelques secondes, sans inscription ni logiciel à installer. Et dans bien des cas, il va encore plus loin : grâce au streaming instantané, le destinataire peut commencer à télécharger alors que vous êtes toujours en train d’uploader. Parfois même, le transfert se fait en peer-to-peer, directement de navigateur à navigateur.

Partager un fichier avec Wormhole, comment ça marche ?
Lors de notre test, l’expérience s’est révélée étonnamment fluide. Côté envoi, tout se fait en quelques secondes. On choisit le fichier à transférer, on l’importe, et Wormhole génère aussitôt un lien. L’émetteur peut alors décider de la durée de validité : une heure, un jour, ou simplement un nombre limité de téléchargements. Le partage peut se faire par mail, via WhatsApp, Messenger, Telegram, ou même par QR code. Lors de notre test, c’est cette méthode que nous avons utilisée pour envoyer un fichier depuis un PC vers un smartphone. Un simple scan, et le lien était prêt à être ouvert.

Côté réception, l’expérience est tout aussi simple. En ouvrant le lien, plusieurs possibilités s’offrent au destinataire. Télécharger le fichier, le lire directement en ligne, pratique pour un morceau de musique ou une vidéo, ou encore le repartager via un nouveau lien ou un QR code. Wormhole précise que le fichier est chiffré, et il est même possible, depuis la page de réception, de signaler ou de supprimer le lien.
Ce qui frappe surtout, c’est la fluidité du processus. Pas d’application à installer, pas de menus compliqués. Une interface minimaliste, lisible, qui va droit au but. Lors de notre essai, nous avions choisi l’option « un seul téléchargement ». Et devinez quoi ? Une fois le fichier récupéré sur l’appareil récepteur, le lien est immédiatement devenu introuvable. Une disparition nette et sans bavure, qui prouve que Wormhole tient sa promesse.

Wormhole face aux autres solutions : quelles vraies différences ?
On ne va pas se mentir, Wormhole n’est pas le seul service de transfert en ligne. Mais ce qui fait la différence, c’est son approche. Là où la plupart privilégient la commodité, lui place la confidentialité et la rapidité au premier plan. Voici comment il se situe face aux outils que l’on connaît tous :
- WeTransfer : pratique et populaire, mais limité à 2 Go en version gratuite. Il impose aussi la saisie d’un mail et affiche des publicités. Wormhole, lui, monte jusqu’à 10 Go, sans pub ni inscription
- Dropbox : très utile pour le stockage et le travail collaboratif, mais l’entreprise garde un accès potentiel à vos fichiers. Wormhole se limite au transfert, mais vous garantit que vos données restent chiffrées de bout en bout
- SwissTransfer : généreux avec ses 50 Go, mais sans chiffrement complet. Wormhole propose moins d’espace, mais offre une confidentialité bien plus solide
En clair, Wormhole n’essaie pas de tout faire. Il se concentre sur une chose, mais il la fait mieux : transférer vos fichiers rapidement, simplement et sans jamais compromettre votre vie privée.