Parce qu’on n’a pas toujours besoin du cloud pour s’envoyer des fichiers. Et surtout pas quand ils sont lourds, qu’on est pressé, ou qu’on n’a tout simplement pas de connexion. Dans ces cas-là, on cherche une solution simple, rapide et locale. Feem répond exactement à ce besoin. Cette application permet d’échanger des fichiers, ou même des messages, entre deux appareils reliés au même réseau, sans Internet ni inscription. Et contrairement à d’autres outils trop complexes, elle fonctionne sur presque tous les systèmes. On l’a testée, et voici ce qu’on peut en dire.
D’où vient l’idée et en quoi Feem se démarque-t-il ?
Alors que la plupart des applications de partage viennent de la Silicon Valley ou d’Asie, Feem fait figure d’exception. Elle tire son origine du Cameroun, plus précisément dans la ville de Buea. Dès 2010, son créateur, Fritz Ekwoge, imagine un outil capable de fonctionner sans Internet, dans un contexte où la connectivité est souvent instable ou coûteuse.
Aujourd’hui, Feem s’adresse à tous ceux qui veulent partager des fichiers sans cloud, sans se créer un compte ni dépendre de serveurs tiers. On envoie un fichier d’un appareil à un autre, en Wi-Fi standard ou en Wi-Fi direct.
Autre point fort : la compatibilité. Windows, macOS, Linux, Android, iOS, tout fonctionne ensemble. On peut passer un dossier d’un iPhone vers un PC, ou envoyer une vidéo depuis une tablette Android vers un Mac. Et ça, c’est rare.
Comment utiliser Feem pour transférer vos fichiers ?
D’abord, il faut télécharger l’application sur chaque appareil. Une connexion Internet est donc nécessaire au départ. Ensuite, Feem demande l’autorisation d’accéder aux fichiers et à la localisation, pour détecter les appareils à proximité. Vous choisissez ensuite un thème d’affichage, avant de vous atterrir sur une interface simple et claire.
Chaque appareil se voit attribuer un nom que l’on peut bien évidemment modifier. Dès qu’un autre appareil compatible est sur le même réseau, il apparaît sur l’interface. On sélectionne un fichier, on choisit le destinataire, et le transfert démarre aussitôt.
Pour une photo, l’envoi est quasi instantané, et l’image reçue se trouve automatiquement dans la galerie de votre téléphone. Mieux encore, le transfert reste très rapide même pour les fichiers volumineux. En fait, Feem annonce une vitesse 50 fois plus rapide que le Bluetooth, et ce n’est pas exagéré.
Une fois le fichier reçu, plusieurs choix s’offrent à vous : soit vous l’ouvrez, soit l’enregistrez, soit vous mettez le transfert en pause, soit le supprimez. Dans notre exemple, on a fait exprès de tester sur un ordinateur et un smartphone Android, comme vous pouvez le découvrir sur l’image.
Ce que Feem propose, en pratique
À la base, cet outil consiste à transférer des fichiers d’un appareil à un autre, en s’appuyant sur un simple réseau local. En réalité, il va bien plus loin. Cette application offre en effet une expérience complète, pensée pour être rapide, directe et totalement indépendante d’Internet.
Le transfert s’effectue via une connexion peer-to-peer sécurisée, avec un chiffrement TLS similaire à celui utilisé sur les sites HTTPS. Autrement dit, les fichiers restent entre vos appareils, sans passer par un serveur tiers. Et quand il n’y a pas de réseau Wi-Fi à proximité, Feem peut créer un point d’accès temporaire pour établir la liaison entre les deux terminaux. Une solution qui s’avère très pratique en déplacement ou dans une zone mal couverte.
Par ailleurs, Feem intègre aussi une fonction de messagerie locale. Vous pouvez alors envoyer un texte ou un lien à un appareil à proximité. C’est pratique pour accompagner un transfert, ou simplement échanger une information sans changer d’application. Mieux encore, vos messages sont supprimés automatiquement après 48 heures par mesure de protection.
L’interface, quant à elle, reste volontairement minimaliste et va droit à l’essentiel. Quelques réglages simples sont accessibles : vous pouvez renommer votre appareil, changer la langue, ou encore désactiver les sons de notification. Il est aussi possible d’activer un mode hors ligne. C’est-à-dire, vos fichiers sont stockés, mais ne peuvent s’ouvrir que plus tard, une fois l’application relancée.
Côté utilisation, la formule gratuite suffit largement pour un usage classique. Les transferts sont illimités, la sécurité est bien en place, et toutes les fonctions clés sont disponibles. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, une version Pro permet de retirer la publicité et d’activer quelques options supplémentaires. Mais en soi, elle n’est pas indispensable.
Ce qu’on retient vraiment de l’expérience Feem
Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elle remplit bien sa promesse. L’application est simple, efficace, compatible avec tous les appareils courants, et fonctionne sans connexion Internet. Les transferts sont rapides, même pour des fichiers volumineux, et la détection des appareils se fait sans accroc.
Dans l’usage, l’expérience reste fluide, mais pas sans petits points d’achoppement. Il faut autoriser l’accès à la localisation, ce qui peut surprendre certains utilisateurs. Par ailleurs, une publicité s’affiche côté émetteur après chaque envoi, suivie d’une invite à passer à la version Pro. Ce n’est pas gênant du tout, mais cela casse un peu le rythme, surtout lorsqu’on enchaîne plusieurs transferts.
Il est clair que Feem ne cherche pas à séduire tout le monde. Elle vise surtout ceux qui veulent un outil simple, discret, sans superflu. Pas de gestionnaire de fichiers, pas de fonctions gadgets, juste l’essentiel. Et à ce niveau-là, elle fait très bien le travail.
