Le minage de cryptomonnaies fait régulièrement les gros titres, souvent pour sa consommation énergétique. Étonnamment, la plupart des gens ne savent pas ce que représente concrètement cette activité, ni quel matériel elle nécessite. Aujourd’hui, on peut acheter du Bitcoin avec un simple smartphone, tandis que miner exige des installations proches de l’industriel. Entre ces deux extrêmes se trouvent plusieurs niveaux d’interaction avec les cryptomonnaies, chacun avec ses propres exigences techniques. Faisons le point.
Disclaimer : Cet article a un but uniquement informatif et ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. Les cryptomonnaies sont des actifs volatils et comportent des risques. Avant toute décision d’achat ou de minage, il est recommandé de faire ses propres recherches ou de consulter un professionnel.
Quel matériel pour acheter des cryptomonnaies ?
Acheter des cryptomonnaies ne demande aucun équipement particulier. N’importe quel smartphone récent ou ordinateur suffit, du moment qu’il est connecté à internet. En effet, les grandes plateformes d’échange comme Coinbase et Binance fonctionnent via un simple navigateur web ou via leur application mobile maison.
On se connecte, on ouvre un compte, on passe la vérification d’identité et on achète ses premières cryptomonnaies avec un dépôt en euros ou en dollars par carte bancaire ou virement. C’est simple, et c’est justement ce que les plateformes veulent afin de démocratiser les cryptomonnaies.
Smartphone et ordinateur suffisent également lorsqu’on veut acheter des cryptomonnaies en prévente. “Prévente” fait référence au moment où les startups mettent en vente leur cryptomonnaie afin de financer leur projet. C’est l’occasion pour les investisseurs de se positionner en acheteur de la première heure sur une crypto x1000 prometteuse.
L’idée est qu’en investissant tôt, on capte l’essentiel du potentiel haussier d’une crypto, de quoi multiplier son placement. À ce jeu, beaucoup ont réussi par le passé : par exemple, la prévente de l’Ethereum (ETH) en juillet 2014 a permis aux supporters de la première heure de multiplier leur ticket par… plus de 30 000 aujourd’hui ! Du moins ceux qui n’ont pas vendu entretemps.
Ensuite, on peut également utiliser son smartphone pour naviguer parmi les échangeurs décentralisés comme Uniswap et Jupiter. Eux aussi proposent d’acheter des cryptomonnaies, des objets de collection numériques et même des actions en Bourse en version crypto (on dit “tokénisées”). Ici, c’est un peu plus compliqué que d’acheter sur une plateforme d’échange centralisée et sur un site de prévente.
Appli mobile ou dispositif physique : le stockage des cryptos
En règle générale, après avoir acheté des cryptomonnaies sur une grande bourse comme Binance, on les laisse sur la plateforme. Pas de matériel donc, puisqu’on confie la garde de ses actifs au portefeuille chaud (un compte en ligne connecté à internet) fourni par la plateforme.
Cette solution convient pour des montants modestes, mais présente un risque : si la plateforme est piratée ou fait faillite, vos cryptomonnaies peuvent disparaître. C’est ce qui est arrivé aux clients malheureux de FTX (novembre 2022), une faillite retentissante et particulièrement douloureuse.
Lorsque les sommes investies deviennent plus importantes, il est temps d’envisager les portefeuilles froids, des dispositifs physiques ressemblant à des clés USB, comme ceux fabriqués par le français Ledger. Ces appareils, qui coûtent entre 60 et 200 euros, stockent vos cryptomonnaies hors ligne, à l’abri des piratages. Ils se branchent à l’ordinateur uniquement lors des transactions.
Ici, la vraie exigence technique concerne la sécurité : une connexion internet stable, un antivirus à jour, et surtout l’activation de l’authentification à deux facteurs (un code reçu par SMS ou via une application). Aucun besoin de machine surpuissante.
Quel matériel faut-il pour miner des cryptomonnaies ?
Le minage consiste à valider les transactions effectuées sur un réseau blockchain. La “blockchain” étant en fait le registre numérique partagé qui enregistre tous les échanges. Chaque fois que quelqu’un envoie du Bitcoin à une autre personne, cette transaction doit être vérifiée et inscrite dans la blockchain.
Les mineurs effectuent cette vérification en résolvant des calculs mathématiques complexes. Le premier qui trouve la solution gagne une récompense en cryptomonnaie. En clair, le minage sécurise le réseau en empêchant les fraudes, tout en créant de nouvelles unités de cryptomonnaie.
Pour miner du Bitcoin par exemple, il faut des machines spécialisées appelées ASIC (Application-Specific Integrated Circuit, circuit intégré spécifique à une application). Ces appareils, conçus uniquement pour miner, coûtent entre 3 000 et 15 000 euros selon leur puissance.
Un ASIC récent consomme tout de même 3 000 à 3 500 watts, soit l’équivalent de trois ou quatre climatiseurs fonctionnant en permanence ! Le bruit généré équivaut à celui d’un aspirateur industriel en marche constante. Il faut donc non seulement acheter la machine, mais aussi disposer d’un emplacement adapté et d’une installation électrique capable de supporter cette charge.
D’autres cryptomonnaies, comme Monero (XMR) ou Ravencoin (RVN), peuvent encore se miner avec des cartes graphiques classiques (GPU), celles qu’on trouve dans les ordinateurs de gaming. Une configuration avec trois ou quatre cartes graphiques haut de gamme coûte entre 2 000 et 5 000 euros.
Mais la rentabilité reste faible, voire négative, avec les tarifs électriques européens. En 2025, le minage à domicile relève davantage de la passion technique que de l’investissement rentable, sauf à disposer d’électricité gratuite ou extrêmement bon marché.
Conclusion
Les cryptomonnaies promettaient une finance décentralisée accessible à tous. En 2025, cette promesse se réalise partiellement ! Acheter et détenir des cryptos est effectivement devenu trivial, pour le plus grand bonheur des chasseurs de rendement. En revanche, participer à leur création et validation n’est pas à la portée de tous. Le “minage” s’est concentré entre les mains d’acteurs industriels dotés de capitaux considérables.











