Les technologies évoluent à une vitesse fulgurante et nous les utilisons de plus en plus. Notre cerveau commence à y être habitué et la navigation sur le web nous fournit parfois une certaine satisfaction, mais d’où vient-elle ? Les relations réelles entre les humains diminuent, la fascination et la dépendance seraient-elles trop fortes par rapport aux besoins des hommes ? Un sondage donnera une petite idée de l’utilisation que nous avons d’internet et des technologies.
Je me suis posé cette question il y a quelques temps. Pourquoi passe-t-on autant de temps sur internet et sur nos appareils électroniques ? Je vais essayer d’y répondre au mieux dans cet article.
Le cerveau et le circuit de la récompense
Tout d’abord, abordons le circuit de la récompense, vous verrez pourquoi dans la suite de l’article. Je parle ici du cerveau, le circuit de la récompense est un procédé qui est nécessaire pour la survie d’un individu car il va donner la motivation nécessaire afin de réaliser les actions de la vie. Lorsque vous atteignez le but établi au préalable, le cerveau libère de la dopamine qui fournit cette sensation de bonheur. Certains psychotropes (comme les drogues ou l’alcool) agissent directement sur cette partie du cerveau, qui libère donc de la dopamine « en trop », voilà une des causes de l’addiction à ces substances.
Le bien-être
Internet procure-t-il donc du bonheur ? Oui en partie. Lorsque vous partagez une photo sur Instagram, lorsque vous postez un message sur Facebook, qu’attendez-vous en retour ? Des « j’aime » et des commentaires en général. Même si vous pensez partager « juste pour partager sa vie », ce n’est pas la seule raison. Pourquoi le faire sans avoir de bonnes impressions de la part d’autres personnes ?
Des encouragements pour le travail fourni
Il faut bien dissocier le fait de faire de la photo (pour le premier exemple) et raconter ce qui nous est arrivé à un ami (pour le deuxième cas) avec le fait de partager ces choses avec un public beaucoup plus grand. Si vous aimez prendre des photos, c’est parce que vous les trouvez jolies et que cela vous fait des souvenirs. Si vous les partagez, c’est en grande partie pour que les autres utilisateurs vous disent « c’est magnifique ! » ou qu’ils aiment simplement votre image. Je ne le cache pas, je suis également comme ça, si je continue à poster des articles et des photos, c’est parce que j’ai de bons retours, sinon j’aurais sûrement arrêté depuis longtemps. Sur internet, vous avez également la possibilité de toucher des centaines, voire plus, de personnes et vous savez que vous avez plus de chances de recevoir des « récompenses » de la part de ces individus.
Quelque chose de fascinant
L’informatique et les écrans fascinent. Combien de personnes vous ont déjà dit « C’est fou ce qu’on peut faire avec un petit truc comme ça ! » ? Chaque jour, les technologies évoluent très rapidement, même si nous y sommes habitués, elles nous attirent toujours autant, comme le feu. Ceci est un autre paramètre dans l’addiction à internet, cette fascination est présente chez presque tout le monde, est-ce parce que le nombre de possibilités et la vitesse sont si importants et imperceptibles ? Je n’ai pas de réponse exacte, mais l’homme a toujours été attiré par les choses qu’il ne maîtrise pas ou seulement partiellement, comme l’espace, le nucléaire, etc…
Les relations réelles diminuent
Place aux relations avec d’autres humains. Elles ne sont pas les mêmes sur internet que dans la vraie vie, dans ce dernier cas vous n’avez pas d’émoticônes mais dans le premier cas vous ne pouvez pas exprimer clairement vos sentiments et expressions (à moins de faire une vidéoconférence). J’ai rencontré plusieurs personnes sur internet que je n’ai jamais vues physiquement, il n’empêche que j’ai pu créer des liens d’amitié avec certains. Il y a également un autre point dans les relations, en général vous ne voyez pas le corps et la tête de la personne, vous ne pouvez donc pas la juger à son physique, contrairement à ce que l’on fait dans la rue, la communication s’établit alors plus facilement. Le contact réel que nous avons avec nos amis diminue de plus en plus avec la multiplication des moyens de communication. Avons-nous donc besoin d’autres relations pour combler ce « manque » de rapports ? Je n’en sais rien, mais ce ne serait pas étonnant que le cerveau fasse cette substitution afin de fonctionner correctement. Cependant, pour moi, ces relations ne remplacent pas celles avec mes vrais amis.
La dépendance aux technologies
Venons-en à la dépendance. La dopamine crée en partie cette addiction à internet (et aux technologies en général). Je me considère comme dépendant (sans en être au point de na pas pouvoir me passer d’internet), cela m’a d’ailleurs conduit à une « overdose », je ne supportais plus de recevoir une notification, cela me faisait trop. A la suite de ça, j’ai décidé de passer un temps maximum sans toucher à un objet électronique mais je n’ai tenu qu’un jour. Cela m’a tout de même fait beaucoup de bien. J’ai désormais quelque peu changé mon utilisation d’internet en la réduisant et en mettant certaines limites sur mon smartphone, vous devriez essayer.
Je vois trop souvent des gens qui regardent leur smartphone au lieu de regarder autour d’eux, nous vivons dans une société de plus en plus individualiste, l’intérêt et l’altruisme à l’égard des autres diminue de jour en jour. Les grandes entreprises ont bien compris cette addiction et ne cessent de l’alimenter en proposant souvent de nouveaux produits, avec de meilleures spécificités et fonctionnalités. Ces dernières nous assistent de plus en plus, par exemple Google et d’autres firmes testent actuellement des voitures sans conducteur, nous ne conduirons peut-être plus dans un futur plus ou moins proche. Les compagnies ajoutent également de l’électronique partout où ils peuvent afin de créer une nouvelle dépendance qui n’était pas présente avant, comme dans le domaine de la domotique.
Une certaine naïveté
Encore aujourd’hui, énormément de gens pensent que leurs données sont en sécurité du moment qu’ils ont un antivirus et que la connexion est sécurisée via le protocole HTTPS. Seulement, ce n’est absolument pas le cas, tout système informatique a des failles. Nous l’avons bien vu avec le récent piratage de photos de célébrités nues. Pourquoi ces photos étaient-elles sur iCloud ? Par manque de précautions, veillez bien sur vos données. Notons tout de même que dans ce cas le système iCloud lui-même n’est pas mis en cause, c’est la fonction « Localiser mon iPhone » qui est le cœur du problème, les hackers ont trouvé les mots de passe par force brute (plus d’informations sur l’attaque par force brute ici). Il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa, gardez simplement à l’esprit qu’il ne faut pas mettre n’importe quoi sur internet, même à un endroit où personne d’autre que vous ne devrait avoir accès.
Internet, un media accessible à tous
L’information disponible sur internet est écrite dans un langage « accessible » car n’importe qui peut poster sur internet. Ce ne sont pas que des journalistes formés à l’écriture, avec un vocabulaire varié et parfois quelque peu complexe, on peut trouver de tout. C’est ce qui ouvre la porte à la diversité qui forme le web aujourd’hui. Une question persiste tout de même, qu’est-ce qui fait que l’on commence à poster sur internet ? Dans la plupart des cas, c’est parce que quelqu’un nous l’a conseillé ou alors pour « faire comme les autres ». Toutefois, il y a bien quelques personnes qui ont amorcé la « mode », est-ce l’ouverture vers le monde entier, ou presque, qui les a motivées ou avaient-elles flairé la possible multiplication et amélioration de ce réseau ? Cette question restera sûrement sans réponse.
Un sentiment d’importance et de liberté
Le fait de pouvoir s’exprimer facilement donne le sentiment d’importance et parfois de supériorité à ceux qui le font. Ils influent en partie sur les pensées des autres usagers, on peut donc facilement se sentir exister. Je ne critique pas les gens qui donnent leur avis, au contraire, c’est ce qui fait vivre internet. Vous êtes en général libres sur internet, vous pouvez choisir de poster ou non, d’être actif ou passif, vous pouvez chercher toutes les informations que vous voulez, il y en a un nombre impressionnant et cette notion de données, presque infinies, attire également énormément de gens.
Une occupation constante
L’être humain est désormais habitué à toujours faire quelque chose. Il n’y a pas un moment où nous ne faisons absolument rien, s’il faut attendre, certains sortiront leur smartphone pour voir s’il n’y a pas une notification, d’autres allumeront la télévision pour se distraire ou quoi que ce soit d’autre qui ne laisse pas inactif. Cela occupe le cerveau et c’est un moyen de ne pas réfléchir et de ne pas penser à nos problèmes personnels et ceux de la société. Bien sûr, il faut parfois se vider la tête et ne pas penser à nos problèmes, mais si nous ne faisons jamais quoi que ce soit, cela ne s’améliorera pas.
Sondage et résultats
J’ai réalisé un petit sondage concernant l’utilisation des technologies et d’internet mais je n’ai malheureusement pas pu avoir plus de 20 participants à cause d’une restriction du site sur lequel j’ai créé ce questionnaire. Les résultats ne représentent donc pas correctement la moyenne des utilisateurs mais il est toujours intéressant de voir ce que cela donne. J’ai tout de même eu des participants dans plusieurs catégories d’âges. Malheureusement, certains n’ont pas terminé le sondage.
Il y a eu 17 hommes et 3 femmes qui y ont participé, tous ont entre moins de 15 ans et 50 ans.
Plus de la moitié de ces participants passent un temps supérieur à 16 heures par semaine sur internet ce qui équivaut à plus de 2 heures 30 par jour.
Pendant ces heures, les 3 activités favorites de ces personnes sont les réseaux sociaux, lecture d’articles et/ou de nouvelles et visionnement de vidéos.
La plupart des sondés consultent leur smartphone entre 5 et 7 fois par heure, cependant les activités restent presque les mêmes que sur l’ordinateur. En première place, ex-æquo, les réseaux sociaux et la lecture d’articles puis à la troisième place, également ex-æquo, la messagerie (WhatsApp, etc…) et la musique complètent la liste.
Pour finir, 10 participants se considèrent comme dépendants à internet, mais seulement 5 d’entre-eux seraient prêts à mettre des mesures en place pour limiter leur utilisation.
Vous trouverez les résultats détaillés et imagés du sondage ici.
Conclusion
Je me rends compte chaque jour à quel point nous sommes tous dépendants à internet et aux technologies, cela me dégoûte parfois car c’est très poussé. Je suis pourtant un grand utilisateur de ces services et je ne veux pas que l’on stoppe complètement l’usage de ces outils très pratiques mais j’aimerais quand même qu’une petite prise de conscience soit faite, sans forcément voir des mesures en découler. Essayez de passer au minimum un jour sans toucher à vos appareils électroniques pour voir à quel point vous en avez besoin, vous pourriez être surpris.
Il y a donc plusieurs facteurs en jeu, mais les principaux sont, à mon avis, la fascination de l’informatique, la simplicité et le cerveau. Il est difficile de définir exactement ce qui nous attire tant sans faire d’expérience scientifique, et même si on en faisait une, les résultats seraient interprétés différemment selon les spécialistes, en fonction de l’époque et des découvertes faites.
Quels sont, pour vous, les facteurs qui nous rendent dépendants à internet ?
Article mis à jour le 24 janvier 2021 par Byothe