Cela fait plus de dix ans que je dévore tous mes livres sur une liseuse électronique. Mon Kindle Paperwhite m’a suivi dans chacun de mes voyages, m’épargnant le transport de plusieurs kilos de papier. Certes, beaucoup restent attachés au contact du livre « en chair et en papier », mais j’ai fini par tourner la page : la liseuse cumule tout simplement trop d’atouts. Pour n’en citer que quelques-uns : emporter des centaines d’ouvrages dans moins de 300 g, profiter d’un écran rétroéclairé pour lire absolument partout, tenir l’appareil d’une seule main et tourner les pages du bout des doigts…
Aujourd’hui, j’ai justement la chance de tester le tout dernier-né de la gamme Amazon : le Kindle Colorsoft 2025. Comme son nom le laisse deviner, cette nouvelle liseuse s’offre un écran couleur.
Pour ce test, Amazon m’a gracieusement envoyé un exemplaire de l’appareil, et je vous livre ici mes toutes premières impressions, en toute franchise.
Design et prise en main du Kindle Colorsoft
Avant toute chose, parlons du déballage de ce Kindle Colorsoft 16 Go ! Comme à son habitude, Amazon fait les choses bien. L’emballage de la liseuse est sobre et élégant, la boite en carton figure l’appareil… en couleur. Le carton est solide et donne une réelle impression de produit haut de gamme et de solidité.



Petit clin d’œil pour les plus observateurs, l’intérieur du couvercle de la boite laisse apparaître de manière très discrète l’image emblématique associée à la gamme Kindle : en enfant en train de lire sous un arbre.

J’aime beaucoup cette entrée en matière, elle présage d’un grand soin apporté au détail.
À l’intérieur, l’appareil est bien calé dans un carton moulé dans lequel vous allez également retrouver tous les éléments livrés avec le Kindle :
- un câble USB-C pour la recharge (sans tête de charge)
- un dépliant de démarrage rapide
- un petit livret d’informations sur le produit


Au niveau de la prise en main, pas de surprise, c’est très quali ! Rien ne dépasse, les finitions sont très propres et le matériau utilisé est très agréable au toucher.






La façade en verre affleurant bénéficie d’un léger traitement oléophobe : vous n’échapperez pas totalement aux traces de doigts, mais elles restent nettement moins visibles que sur l’écran brillant d’une tablette ou d’un smartphone. Après plusieurs chapitres, une simple microfibre suffit à redonner de l’éclat ; inutile d’emporter un spray nettoyant dans votre sac. À l’usage, c’est donc un compromis acceptable — d’autant que le revêtement mat atténue les reflets sans sacrifier la netteté.
Concernant le poids du Kindle Colorsoft, il affiche 215g sur la balance. C’est à peine plus que le Kindle Paperwhite et ses 211g, pour des dimensions très proches. Concrètement, le poids n’est pas un problème puisque l’appareil pèse à peu près le poids d’un livre de poche de 300 pages (de 150 à 250g selon le type de papier).
En tout cas, une chose est sûre c’est que l’écran parait immense en comparaison d’un Kinlde Paperwhite de 2016 (et ses 205g) !

Pour le reste, la liseuse est relativement fine avec une épaisseur de seulement 7.8 mm et des dimensions raisonnables (127.6 x 176.7 mm) qui ne semblent ni trop petites, ni trop grandes pour un usage confortable.

Mise en route express via Bluetooth
Au premier allumage, le Colorsoft vous propose de le configurer directement depuis votre smartphone : ouvrez l’application Kindle, activez le Bluetooth et laissez-vous guider. En moins d’une minute, le téléphone repère la liseuse, lui transmet vos identifiants Amazon ainsi que le mot de passe Wi-Fi, et l’écran affiche déjà votre bibliothèque. Plus besoin de taper laborieusement vos codes sur le clavier virtuel ; trois tapotements suffisent pour commencer à lire. Bien entendu, les puristes peuvent toujours passer par la saisie manuelle, mais la paire « appli + Bluetooth » fait gagner un temps précieux, idéal si vous changez souvent de réseau ou si vous offrez la liseuse à quelqu’un de peu à l’aise avec la configuration.






Écran couleur et expérience de lecture
Passons à ce qui fait tout l’intérêt de ce Colorsoft : son écran couleur E Ink Kaleido 3. La diagonale de 7″ offre une surface de lecture de 10.7 × 14.2 cm, soit nettement plus qu’un Paperwhite de génération 2016. Vous affichez plus de texte par page et, surtout, les BD et mangas profitent enfin d’un espace confortable.


En lecture noir et blanc, la matrice 300 ppi assure une finesse irréprochable. Les pages se tournent sans aucune latence perceptible ; il m’arrive même de me demander si la transition a bien eu lieu, tant elle est rapide. Surtout, les rafraîchissements complets n’affichent plus le « flash noir » d’antan et ne laissent aucune trace fantôme.
Petit bémol : le fond de l’écran apparaît légèrement plus gris qu’un Paperwhite. C’est le prix à payer pour la couleur : le filtre RVB placé devant la couche d’encre « avale » un peu de lumière. On s’y habitue vite, d’autant que la liseuse propose 25 niveaux de lumière et un réglage de température allant du blanc froid à l’ambre doux pour la lecture nocturne.


Passons à la couleur
Si vous comptez dévorer vos mangas ou vos albums de BD sur le Kindle Colorsoft 2025, sachez que l’écran Kaleido 3 change nettement la donne sans pour autant transformer l’expérience en feu d’artifice. Les 4 096 teintes ajoutent une vraie profondeur aux couvertures, aux pages d’introduction et aux illustrations pleine page. Les couleurs restent pastel par rapport à une tablette LCD ou OLED ; c’est un compromis inhérent à la technologie E Ink.



Sur les mangas en noir et blanc, les traits fins restent bien nets : la page paraît aussi précise qu’un tirage papier. Dès qu’une planche combine beaucoup de couleurs et de petits détails — par exemple, un grand décor ou des textures compliquées — l’image devient un peu moins précise, car la partie couleur de l’écran est deux fois moins définie que le noir et blanc. Dans les panoramas très chargés, on sent aussi que la liseuse met une courte demi-seconde à afficher la page, et un léger effet « fantôme » peut apparaître si l’on zoome ou tourne les pages très vite. Pour faire simple : c’est parfait pour les mangas et les BD jeunesse, tandis que les albums européens très détaillés restent tout à fait lisibles, mais avec un rendu un peu plus doux.



Le surlignage multicolore
Nouvelle fonction discrète, mais redoutablement pratique : quatre couleurs de surlignage (jaune, orange, rose, bleu). Vous pouvez donc coder vos passages comme vous le souhaitez en distinguant par exemple les dates importantes, les citations marquantes, les idées fortes… Les marqueurs se détachent clairement du texte et, lorsque vous exportez vos notes vers l’application Kindle ou par e-mail, le code couleur est conservé à l’identique afin que vous retrouviez immédiatement vos repères sur n’importe quel appareil.


Réactivité tactile : enfin l’impression d’un écran « vivant »
La dalle capacitive répond sans délai perceptible : touchez pour tourner la page, pincez pour zoomer, faites glisser pour surligner, tout suit le mouvement. Cette sensation tient à un couple matériel sobre, mais efficace — processeur double-cœur 2 GHz et 1 Go de RAM — associé à la nouvelle génération de contrôleurs E Ink. En lisant, on ne ressent plus le petit temps mort autrefois typique : le dictionnaire surgit aussitôt, le menu contextuel s’affiche sans clignoter, et même les PDF de plusieurs dizaines de méga-octets se déplacent avec une fluidité très correcte.
Au quotidien, cela change tout : vous enchaînez les pages d’un roman comme sur du papier, vous naviguez dans une BD en zoomant sur un détail sans rupture d’immersion, et la sélection de texte se fait au millimètre près.
Autonomie et recharge : deux semaines, 79 % restants
Après 14 jours complets d’usage réel — entre 30 minutes et 1 heure de lecture quotidienne, quelques passages dans la boutique et des tests de surlignage couleur — la jauge affiche encore 79 %. À ce rythme, on approche facilement des 2 mois d’endurance promis par Amazon avant d’avoir à chercher un câble. En effet, Amazon annonce jusqu’à 8 semaines d’autonomie pour 30 minutes de lecture par jour…
Côté recharge, le port USB-C accepte n’importe quel chargeur ; comptez environ 2h30 pour passer de 0 % à 100 % avec un adaptateur secteur 9 W.
Formats, écosystème… et petits plus à connaître
Sur la version 16 Go, il reste environ 11,25 Go libres : largement de quoi stocker plusieurs milliers de romans ou des centaines de BD numérisées. Le Colorsoft accepte désormais l’ePub en plus des formats maison AZW/KFX, du PDF et des archives CBR/CBZ pour les mangas scannés. Ajoutez vos fichiers par simple glisser-déposer via USB-C, par e-mail ou via l’extension navigateur « Envoyer vers Kindle ».
L’écosystème Amazon peaufine le tout :
- Whispersync garde votre page entre liseuse, appli mobile et navigateur ;
- le Bluetooth 5.1 permet de jumeler des écouteurs et de basculer en un tap sur la version Audible d’un livre ;
- Kindle Unlimited (en option) ouvre la porte à plus d’un million de titres ;
- un mode Sombre inverse texte et fond pour la lecture nocturne ;
- les contrôles parentaux bloquent la boutique et les achats en un code PIN ;

Étanchéité IPX8 : la sérénité au bord de l’eau
Le Kindle Colorsoft est certifié IPX8, ce qui signifie qu’il peut survivre à une immersion complète jusqu’à 2 mètres de profondeur pendant 60 minutes sans subir le moindre dommage. Concrètement, vous pouvez lire dans le bain, au bord de la piscine ou sous une averse surprise sans craindre la panne ni courir chercher une serviette. Même un café malencontreusement renversé sur l’écran se rince simplement sous le robinet — un petit essuyage et l’affaire est réglée. Cette robustesse n’affecte en rien la finesse de la liseuse : les joints sont discrets et la façade en verre reste parfaitement affleurante, aucune excroissance disgracieuse. Bref, l’IPX8 transforme le Colorsoft en compagnon tout-terrain qui ne redoute ni éclaboussures ni plongeons accidentels.
Navigateur web intégré
Autre élément intéressant, Amazon a intégré un navigateur web à son Kindle Colorsoft. Bien sûr l’appareil n’est pas le plus adapté à la navigation web, mais, avec son écran à la fois couleur et très réactif, l’idée prend un peu de sens. Écran E Ink oblige, la navigation reste peu fluide et les couleurs un peu blafardes…


En pratique, ce navigateur est surtout là pour dépanner, mais quand même… il a le mérite d’exister.
Modèles et prix
Le Kindle Colorsoft 16 Go – vendu 269,99 € – constitue le ticket d’entrée dans l’univers couleur d’Amazon. Avec son espace interne déjà confortable, il accueille sans peine plusieurs milliers de romans et une bonne pile de BD ; pour le reste, vous profitez du même écran 7″, de la même réactivité tactile et de l’étanchéité IPX8 que la version haut de gamme. Rien de bridé, rien de retiré : c’est la formule « tout compris » pour qui veut simplement goûter à la couleur sans se ruiner.
Le Kindle Colorsoft Signature Edition 32 Go, proposée 299,99 €, ajoute un surcroît de confort : stockage doublé pour les gros consommateurs de mangas et de PDF, charge sans fil Qi qui élimine le câble du bureau, et capteur de luminosité ambiante réglant tout seul l’intensité des LED. Pour 30 € de plus, on gagne donc de la place et de la praticité, tout en conservant exactement la même dalle, la même autonomie et la même robustesse IPX8 que le modèle 16 Go.
Caractéristiques du Kindle Colorsoft
Dimensions | 127.6 x 176.7 x 7.8 mm | |
Poids | 215 g | |
Écran | 7″ antireflets Luminosité et teinte ajustables | |
Résolution | 300 ppp en noir et blanc 150 ppp en couleur | |
Stockage | 16 Go (plusieurs milliers de livres) | |
Connectique | USB-C | |
Autonomie | 8 semaines avec 30 minutes de lecture par jour (WiFi et Bluetooth désactivé et luminosité à 13 sur 24 => environ 28h | |
Temps de charge | 2.5 heures pour une charge complète via un adaptateur secteur USB-C 9 W | |
Connectivité | WiFi et Bluetooth | |
Formats pris en charge | Nativement : AZW3, AZW, TXT, PDF, MOBI non protégé et PRC Via conversion : PDF, DOCX, DOC, HTML, EPUB, TXT, RTF, JPEG, GIF, PNG et BMP | |
Résistance à l’eau | IPX8 (certifié étanche à l’eau pour une immersion prolongée à plus d’1 mètre, sans garantie spécifique contre la poussière.) | |
Prix recommandé | 269.99 € |
Ce que je pense de la Kindle Colorsoft 2025 après plusieurs semaines entre les mains
Après plusieurs semaines au compteur, je dois avouer que le Kindle Colorsoft m’a complètement fait oublier mon vieux Paperwhite. Le grand écran de 7″, l’éclairage réglable qui passe du blanc froid à l’ambre doux, les matériaux au toucher velours et la certification IPX8 (testée et approuvée lors d’un bain trop prolongé) composent un confort d’utilisation difficile à quitter, surtout quand l’autonomie dépasse allègrement le mois sans recharge. J’ai également apprécié la réactivité quasi instantanée : tourner une page, zoomer sur une case, surligner en couleur… tout se fait sans la moindre latence, et la qualité d’affichage reste impeccable, qu’on lise un roman ou un PDF bien dense.
Cerise sur le gâteau, la couleur ajoute un vrai plus : les BD se lisent enfin dans de bonnes conditions et la bibliothèque embarquée prend vie grâce aux couvertures éclatantes, ce qui rend la page d’accueil du Kindle étonnamment « cool ». Bref, si votre plaisir passe par la BD, les mangas ou tout document illustré, le Colorsoft – surtout en version Signature Edition – vaut clairement l’investissement ; sinon, les récents modèles Kindle en noir et blanc feront le job pour moins cher, au prix d’une expérience visuelle un peu moins pétillante.
Points forts
- Grand écran 7 ″ en couleur : parfait pour les BD, mangas et couvertures.
- Réactivité tactile fluide : page tournée, zoom ou surlignage… tout suit le doigt sans délai.
- Autonomie d’environ 2 mois : encore 79 % de batterie après deux semaines de lecture quotidienne.
- Étanchéité IPX8 : résiste à un bain ou à une éclaboussure sans problèmes.
- Écosystème Amazon + formats variés : Kindle Store, Audible, Unlimited, mais aussi ePub, PDF, CBR/CBZ via USB ou e-mail.
Points faibles
- Couleurs peu éclatantes et définition réduite en couleur : moins éclatant qu’une tablette, détails fins un peu adoucis.
- Fond de page plus gris qu’un Kindle noir et blanc.
- Aucun bouton physique pour tourner les pages : tout se fait à l’écran.
- Prix plus élevé qu’une liseuse noir et blanc équivalente.