Quand on pense à la transcription automatique, on imagine tout de suite une technologie complexe, payante, ou pilotée par une grande entreprise. Et pourtant, il existe des alternatives simples, libres et accessibles à tous. Scribe – Ceméa en est une. Cet outil en ligne vous permet de transformer vos fichiers audio ou vidéo en texte, gratuitement et sans exploiter vos données. Il ne promet pas la perfection, mais il fait le travail de façon sobre et efficace. Scribe est conçu pour les formateurs, les bénévoles, les curieux… et tous ceux qui veulent garder la main sur leurs contenus. Il propose une autre vision du numérique : libre, éthique et accessible. L’outil a ses limites, bien sûr, mais aussi de vraies qualités qui méritent d’être découvertes.
Un outil open source pour transcrire des fichiers audios en texte
Scribe – Ceméa, c’est d’abord un projet militant. Il est porté par les Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active), un mouvement d’éducation populaire qui défend un numérique ouvert, sobre et émancipateur. Il s’appuie notamment sur les projets Common Voice de Mozilla et Vosk pour proposer une alternative concrète à la reconnaissance vocale centralisée.
Et dès que vous arrivez sur le site, vous comprenez que vous n’êtes pas sur un service comme les autres. Pas de compte, pas de tableau de bord : juste un formulaire épuré où vous déposez votre fichier. C’est tout. Cette interface volontairement minimaliste peut surprendre, surtout si vous êtes habitué aux plateformes « temps réel ». Ici, tout passe par l’e-mail. Vous recevez d’abord une notification, puis les résultats, une fois la transcription terminée.
Ce fonctionnement un peu à l’ancienne est cohérent avec l’esprit du projet. Moins de technologie tape-à-l’œil, plus de contrôle et de sobriété. Scribe ne promet rien de plus que ce qu’il propose : un outil simple, léger, sans marketing ni collecte de données. Et pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, il est même possible de l’auto-héberger, avec l’aide des CEMÉA, pour en faire un service local au sein d’un collectif, d’une association ou d’une structure publique.
Jusqu’où Scribe – Ceméa va-t-il en matière de transcription ?
Si vous cherchez une solution rapide pour transcrire un fichier, Scribe – Ceméa peut tout à fait faire l’affaire. Une fois votre audio ou votre vidéo envoyée via le formulaire, vous recevez deux e-mails : le premier pour confirmer que le traitement est lancé, le second avec les résultats. Le tout fonctionne bien, à condition d’être un peu patient.
Dans le fichier compressé .zip que vous recevrez, vous trouverez trois éléments :
- un fichier .txt contenant la transcription brute
- un fichier .srt pour les sous-titres
- un fichier .txt avec les minutages
Le moteur Vosk prend en charge plusieurs langues (français, anglais, espagnol…), mais seulement celles qui ont été bien entraînées. Pas de reconnaissance automatique des locuteurs, ni d’interface en ligne, ni d’intelligence artificielle pour enrichir le ton ou corriger la syntaxe. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas une faiblesse. C’est un choix assumé. L’approche est volontairement sobre, offrant un résultat brut, mais pleinement exploitable.
Et pour beaucoup d’usages, c’est largement suffisant, notamment pour documenter une réunion, archiver un témoignage, ajouter des sous-titres à une vidéo. Si vous avez des exigences plus avancées, vous risquez en revanche de rester un peu sur votre faim. Il n’y a pas de correction automatique, pas de traitement en quelques secondes, pas non plus de séparation intelligente des voix.
C’est pourtant là tout le positionnement de Scribe – Ceméa : faire peu, mais le faire bien, avec des outils libres, sans surpromesse ni dépendance au cloud. Clairement, il s’agit d’un outil à taille humaine, pensé pour des besoins réels. Tant que vous acceptez ce cadre, vous serez sans doute agréablement surpris par sa fiabilité.
