Depuis les premiers jours de l’ordinateur, les logiciels sont régulièrement victimes de bugs ou de plantages. Lorsque cela se produit, c’est en général quelque chose d’irritant, car c’est souvent synonyme de perte de données et de perte de temps. Mais parfois, les bugs peuvent se transformer en œuvre d’art : écran déformé, couleurs saturées, dessins improbables… Et certaines personnes s’amusent même à collectionner tous ces défauts.
C’est comme ça qu’est né The Glitch Gallery, un musée virtuel où l’on peut explorer toutes sortes d’images créées par des bugs, des calculs foireux ou des plantages imprévus.
The Glitch Gallery : un musée pour bugs, erreurs et plantages
La première chose qu’on attend d’un ordinateur et de ses programmes, c’est la stabilité. Que ça tourne bien, que ça finisse les tâches sans perdre de données, sans bug ni douleur. Sauf que, la vie adore nous jouer des tours, et personne n’échappe totalement aux erreurs. Certaines sont toutes petites, discrètes, quasi invisibles… et puis il y a celles qui hurlent, explosent de couleurs et attirent tous les regards. Ce sont ces erreurs spectaculaires qui sont exposées sur le portail The Glitch Gallery.
Comme dans une galerie d’art plus classique, chaque entrée est accompagnée d’une petite description qui raconte son origine. Par exemple, « Colorful Imaginations of an Old Graphics Processing Unit » est apparue pendant une partie de League of Legends, quand un GPU vieux de neuf ans a décidé de prendre sa retraite prématurément.

Un autre cas sympa : « PDF ink streaks ». Ici, l’utilisateur a retiré une clé USB un peu trop vite, et le lecteur PDF Evince… a improvisé comme il a pu.

On trouve même des œuvres animées ! Par exemple, « Camera Space Voxelization » de Matthias Moulin (2018). En gros, il a voulu optimiser un moteur de jeu en découpant la lumière en petits blocs (des voxels) directement depuis la caméra. Mais ça a vite tourné au cauchemar : l’image tremblait, des morceaux disparaissaient, ça clignotait dans tous les sens… Bref, un bug devenu une petite œuvre d’art, avant d’être abandonné pour une méthode plus simple et plus stable.
Les plus vieux bugs exposés sur The Glitch Gallery remontent à 2008, c’est le cas de « fontgedoens » ou « Bug in the codec ».

Un espace où l’erreur devient art
The Glitch Gallery a vu le jour en 2020 à l’initiative de blinry, un développeur freelance qui a choisi de transformer ces bugs frustrants en véritables curiosités visuelles. Au lieu de s’apitoyer face à un ordinateur qui part en vrille, il invite chacun à capturer cet instant et à partager cette forme d’art involontaire, née d’un bug, d’une ligne de code capricieuse ou d’un algorithme trop audacieux.
Inspiré par la page accidental aRt sur Tumblr, ce projet célèbre avec enthousiasme ces petites merveilles numériques. Le site est entièrement open source et reste ouvert à toutes vos contributions : si vous tombez un jour sur une image imprévue et fascinante, n’hésitez pas à l’envoyer pour enrichir cette galerie qui prouve qu’un simple bug peut parfois devenir une œuvre à part entière.