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Connectivité rurale : la bataille pour combler la fracture numérique

Depuis l’invention d’Internet, un fossé immense s’est creusé en matière de connectivité entre les populations urbaines et rurales. Comme pour bien d’autres aspects de la vie loin des villes, les habitants des zones rurales doivent souvent composer avec une connexion limitée, des temps de chargement plus longs et bien d’autres désavantages par rapport à ceux qui vivent ne serait-ce que dans des villes moyennes.

Pour les besoins de cette discussion, nous définirons l’« Internet haut débit » comme une vitesse de 100 mégabits par seconde. Pour l’utilisateur urbain moyen, ces débits peuvent sembler modestes, mais pour de nombreux résidents ruraux, ils étaient jusqu’à présent inaccessibles, d’où la fracture.

Examinons quelques statistiques et raisons à l’origine de cette fracture, les efforts déjà entrepris pour la réduire et les prochaines étapes nécessaires afin de permettre aux internautes ruraux de rattraper ceux des grandes villes.

Raisons et ampleur de la fracture numérique

La principale raison de la fracture numérique entre les clients urbains et ruraux est aussi la plus évidente : l’argent. Les zones urbaines disposent toujours d’une base de clients potentiels plus vaste ; il est donc logique que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) concentrent leurs efforts sur les régions les plus densément peuplées.

Pour un exemple plus concret, imaginez que vous êtes le PDG d’une jeune entreprise de FAI disposant des fonds nécessaires pour couvrir initialement une zone d’un mile carré (≈ 2,6 km²). Évidemment, pour la plupart des sociétés, cette superficie de départ sera bien plus grande, mais simplifions.

À New York, la ville la plus densément peuplée des États-Unis, on compte en moyenne 27 000 habitants par mile carré dans les limites de la ville et plus de 29 000 dans l’aire métropolitaine. Chacun de ces habitants représente un client potentiel. Dans de nombreuses zones rurales, des comtés entiers affichent une population moindre. Avec davantage d’utilisateurs potentiels, et donc de revenus, il est logique pour des entreprises soucieuses de leur rentabilité de privilégier les zones urbaines.

Le manque d’Internet haut débit a également des répercussions plus graves dans ces régions rurales, au-delà de l’impossibilité de regarder des vidéos Netflix en 4K. Bon nombre d’habitants dépendent de la télémédecine : l’hôpital le plus proche peut se trouver à plus de 50 kilomètres. Sans haut débit, ils risquent des appels Zoom interrompus, des temps de réponse plus longs et

Comme l’explique Sally Jordan, analyste chez Rural Innovation Strategies, Inc. (RISI) : « L’accès au haut débit est également essentiel pour l’industrie manufacturière moderne et autres entreprises car il permet les technologies avancées, l’échange de données en temps réel, la surveillance à distance, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et le commerce en ligne, autant d’éléments cruciaux pour rester compétitif et efficace dans l’économie actuelle. »

Des experts comme Philippe Heilman estiment qu’une nouvelle approche consiste à combiner deux technologies — la 5G sans fil et la fibre optique — pour rendre l’Internet rural moins coûteux et plus simple à déployer. De petites antennes 5G peuvent être fixées sur des infrastructures existantes, telles que des poteaux électriques, des châteaux d’eau ou des silos à grains. Ces antennes diffusent des signaux puissants et rapides sur de vastes zones agricoles, signaux ensuite transportés par des fibres optiques voisines jusqu’au réseau principal. L’association du sans-fil et de la fibre fait baisser les coûts, accélère l’installation et fournit aux communautés rurales un accès suffisamment rapide pour l’agriculture intelligente, les cours en ligne, le télétravail et les services d’urgence.

Perspectives : Starlink, BEAD et financements supplémentaires

Il est important de noter que tout ne dépend pas du gouvernement. Des organisations privées ou des ONG bénéficiant de fonds fédéraux, sans toutefois être affiliées à l’État, ont également fait progresser le secteur. Un exemple est Starlink, filiale de SpaceX, qui fournit un accès Internet par satellite à des endroits normalement non desservis.

L’entreprise s’appuie sur un réseau de plus de 7 000 satellites en orbite basse pour proposer un débit élevé dans plus de 100 pays. Malheureusement, le service peut s’avérer onéreux pour nombre d’habitants des zones rurales : Starlink facture des frais d’installation uniques de 300 € et un abonnement de 100 € par mois.

Un programme existe pour offrir le matériel gratuitement aux régions mal desservies, mais les utilisateurs doivent malgré tout s’engager sur 12 mois au tarif plein, engagement difficile pour ceux qui vivent « de récolte en récolte ».

Malgré cela, Starlink a été présenté par le secrétaire américain au Commerce, Howard Ludnick, comme un bénéficiaire potentiel d’une partie des financements BEAD. Comme il l’a expliqué dans une interview accordée à Broadband Breakfast : « Je pense que le programme BEAD y gagnera. Nous voulons le haut débit au coût le plus bas pour tous. Le coût le plus bas. »
 — « Cela pourrait signifier le satellite plutôt que la fibre. »
 — « Cela signifie tout ce qui permet d’apporter la connexion haut débit à moindre coût au domicile de cette personne. »

Bien que le sort exact des fonds et les plans du projet ne soient pas encore fixés, cette initiative pourrait constituer une étape importante pour renforcer la connectivité et combler le fossé entre villes et campagnes. Peu importe qui recevra ces 46,5 milliards de dollars, l’espoir est qu’ils serviront à mettre en œuvre des stratégies capables de réduire la différence d’accès au haut débit dans tout le pays.

Comme pour de nombreux problèmes actuels, la principale cause du déficit de connectivité entre zones urbaines et rurales est d’ordre financier à l’échelle mondiale. Ce ne sera ni simple ni bon marché, mais le travail peut être accompli si les financements sont réunis. La technologie est déjà là ; tout est prêt, mais les coûts élevés et les faibles perspectives de profit pour les entreprises constituent les principaux obstacles.

D’importants progrès ont déjà été réalisés et, grâce à une combinaison de subventions publiques et d’initiatives privées, de nouvelles avancées sont possibles dans un avenir proche. Il est crucial de rappeler que ce travail ne sera jamais totalement achevé : réparations et maintenance resteront nécessaires dans les zones rurales. Avec le temps, toutefois, la fracture pourra se réduire jusqu’à ce que ses effets deviennent, au mieux, minimes.

Byothe
Byothehttps://byothe.fr
Papa quadra fasciné par le web, je passe une grande partie de mon temps à faire de la veille pour vous dégoter les meilleures actus. Trucs et astuces, humour, sites web et high-tech constituent l’essentiel des sujets que je souhaite traiter ici… mais je ne manquerai pas de vous proposer des bons plans glanés çà et là sur la toile…

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