Comment repenser le conditionnement de nos produits ? Que ce soit pour les secteurs de l’habillement, de l’alimentaire, du cosmétique ou encore des jouets, plusieurs solutions existent. Quelles sont-elles ? Pouvons-nous faire autrement, différemment ou revenir aux solutions d’avant ? Entre les contenants conventionnels et ceux dits éco-responsables ou encore biodégradables, comment y voir plus clair ? Pour limiter nos déchets, lesquels sont les plus respectueux ? Tâchons de décrypter les solutions actuelles (et les nouvelles) : abordons le vaste sujet du recyclage et des emballages.
Le grand concept du recyclage
Poubelle noire ou poubelle jaune ? Le principe du recyclage est simple : trier, traiter et réutiliser la matière. On offre donc une seconde vie à un premier objet. Pourtant, toutes les matières ne se valent pas et en fonction du degré de saleté, elles ne sont pas toutes forcément reconditionnées. Entre le plastique, l’aluminium et l’acier, le chemin vers une économie circulaire est (malheureusement) encore long. À titre d’exemple, un pot de yaourt classique contient plus de 10 plastiques différents et reste le seul matériau non recyclé dans notre pays. Avec 15 milliards de pots jetés chaque année en France, l’enjeu est de taille…
Bon à savoir : avec un modèle économique bienfaiteur, l’unique matière 100% recyclable (et à vie !) reste le verre. Même s’il est plus lourd, pensez-y pour vos desserts…
Écoresponsable veut aussi dire seconde vie
Plusieurs industriels ont pensé offrir deux choses en l’une. Un emballage bien pensé peut aussi se transformer en quelque chose d’utile ! Que ce soit en carton, en verre ou en tissu, un contenant peut resservir indéfiniment. On pense bien évidemment aux pots de moutarde (avec nos personnages préférés dessus) et avec un couvercle pour de nouveaux pots, une boîte à chaussure qui peut servir de rangement pour les travaux manuels, un packaging maison de poupée à monter pour ériger un château de princesse une fois le cadeau déballé, un filet de lingerie pouvant être utilisé lors des lessives. L’objectif est que le consommateur ne se sépare pas de son produit ni de son emballage, alors pensez au contenu, mais aussi au contenant !
La famille des emballages écoresponsables
Entre les contenants conventionnels et ceux compostables, il n’y a qu’un pas. Les écoemballages se veulent moins nocifs pour l’environnement, mais sont-ils vraiment écologiques ? Quelle est la différence entre un emballage biodégradable et un emballage dit biosourcé ? N’est-il pas mieux d’avoir les deux ? La réaction positive de la part des consommateurs valorisera votre image de marque et vous permettra aussi de réduire votre empreinte carbone ! Une pierre, deux coups. Explications.
Qu’est-ce qu’un emballage dit écologique ?
Pour être appelé comme tel, un contenant écologique doit répondre à un certain cahier des charges. Voici quelques-uns des critères à ne pas négliger :
- le processus de fabrication et la conception du produit doit optimiser les ressources (énergie nécessaire, matières premières, etc.)
- l’expédition doit être la moins polluante possible (distances à parcourir, moyens de transport, fréquence des envois, etc.)
- l’emballage doit être sain et ne représenter aucun danger pour la planète
- la fin de vie du produit doit être pensée (traitement, réutilisation, matières biologiques utilisées, etc.)
Les emballages dits biodégradables
Un produit qualifié de biodégradable se détériore naturellement dans l’environnement en moins de 6 mois. On pense au carton, au papier et au bois. Ces matières se désagrègent dans la nature mais cela ne signifie pas que les microparticules laissées sont bonnes pour elle. Par exemple, un carton d’emballage avec de l’encre marquée contient des résidus néfastes. Biodégradable ne veut pas forcément dire bon pour la planète. Ne soyons pas trop pessimistes, le biodégradable se recycle plus facilement que la plupart des matières premières…
Pense (pas) bête : les emballages biodégradables peuvent être utilisés pour le compost et alors nos déchets deviennent utiles !
Les emballages dits biosourcés
La nuance est à souligner. Les emballages faits à partir d’éléments biosourcés ne sont pas forcément bios. Ces produits fabriqués à partir de ressources renouvelables ne sont pas forcément biodégradables. Vous comprenez ? Oui, c’est subtil, mais rentrons un peu plus dans le détail. Biosourcé veut dire “fait à partir de matières naturelles”. Bio (biologique) répond à un cahier des charges précis et les aliments utilisés ne le sont pas obligatoirement (coton bio ou non par exemple). Ces matières appelées bio-PET ou bio-PVC ne se dégradent pas la nature. Pourtant, cette chaîne complexe doit être clairement précisée. Le fait d’emballer un produit dans un emballage biosourcé n’est (peut-être) pas la solution la plus écologique qu’il soit…
Bon à savoir : les emballages dits biosourcés sont fabriqués à partir de trois matières premières principales : le sucre (betterave ou canne à sucre), la cellulose (comme le coton, le chanvre, le lin) et l’amidon (provenant des pommes de terre ou du maïs).
Zoom sur les emballages naturels et comestibles
Connaissez-vous les récipients accueillant de la nourriture, mais qui en sont aussi ? Il est de plus en plus courant que les artisans et les producteurs de fruits et légumes emballent leurs produits avec des fibres naturelles comme une feuille de bananier ou bien dans un filet. Au lieu d’utiliser des sacs en plastique à usage unique, ces contenants sont esthétiques, mais aussi ludiques ! Autre contenant comestible : la feuille d’algue. Souvent enveloppés dedans, les sandwiches en sont tout autant appétissants ! Un comité d’ingénieurs et de biochimistes londonien a également créé une membrane pour encapsuler les liquides (un peu comme les dosettes de lessive !). Enfin, les artistes s’y mettent aussi. Le designer Felix Pöttinger à inventer un tout nouveau concept d’emballage alimentaire à base de fibres d’herbes marines séchées et de cellulose. Entièrement biodégradable, biosourcé et écologique, ce type de contenant peut être facilement intégré aux méthodes industrielles.
Note (pas) bête : d’autres matières naturelles comme la fibre de roseau ou les feuilles de palmiers sont aussi utilisées dans le domaine de l’alimentaire. Un côté exotique et pour sûr, très écologique !
Les emballages conçus selon les besoins
Depuis plusieurs années, rapporter ses propres boîtes et bocaux en magasin est monnaie courante. Finalement pas très original (oui pardon) puisque nos grands-parents faisaient de même ! On revient donc sur nos pas et finalement aux sources ! Voyons l’essor du vrac et le retour en grande pompe de la consigne.
Les produits en vrac, et ceux en libre-service
Ce concept s’est démocratisé et pas seulement les commerces bio ! Même dans les grandes enseignes de la distribution, la vente en vrac s’est développée. Il vous suffit d’apporter votre propre contenant (sac réutilisable, bocal en verre, pot en terre, bidons, etc.) pour acheter vos produits secs et même votre lessive ! La quantité peut être facturée soit au poids, soit au nombre de récipients utilisés s’il est par exemple consigné. En parlant de consigne, faisons donc un bon dans le temps…
Le grand retour du packaging consigné
Une bouteille de lait, une canette de soda ou même un pot de déodorant solide peuvent être aujourd’hui consignés. Comme du temps de nos grands-parents, la consigne fait son grand retour en ville. Plusieurs acteurs du marché l’ont développé et les industriels comme les consommateurs s’y retrouvent. Le fait de réutiliser sa bouteille en verre permet à la fois de fidéliser sa clientèle autour d’un concept mais aussi de limiter les coûts pour une entreprise (stockage, production, acheminement, etc.).
